Ces poursuites visent principalement des malversations présumées autour de la gestion des fonds répartis à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Parmi les personnalités concernées figurent Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Salimata Diop et Ismaïla Madior Fall. Ce dernier, ancien ministre de la Justice, est toutefois poursuivi pour une affaire distincte liée aux accusations de corruption et de malversations.
Soupçons de détournement des fonds « Force Covid-19 »
Au cœur de cette procédure, les soupçons présagent sur le détournement présupposent d'une partie du fonds spécial « Force Covid-19 », destiné à soutenir les populations et les entreprises affectées par la crise sanitaire. Un rapport accablant de la Cour des comptes, publié en 2023, avait mis en évidence des irrégularités graves. C'est sur la base de ces révélations que le parquet financier de Dakar a décidé, en avril dernier, d'engager des poursuites à l'encontre de plusieurs responsables, dont ces anciens ministres.
Une juridiction rarement sollicitée depuis l'indépendance
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal a rarement eu recours à la Haute Cour de justice, une institution spécialisée uniquement en saisie pour juger les membres du gouvernement ou le chef de l'État pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions. Elle n'a été activée que deux fois : en 1963, lors du procès contre Mamadou Dia, alors président du Conseil, et en 2005, dans le cadre de l'affaire Idrissa Seck, qui avait abouti à un non-lieu.
Aujourd'hui, cette nouvelle affaire marque un tournant, illustrant la volonté affichée par les autorités actuelles d'assainir la gestion des deniers publics et de renforcer la reddition des comptes au plus haut niveau de l'État.
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